Radioactivité TPE



  • II. Conséquences de la radioactivité

  • Introduction.

    L'étude de la première partie montre que les éléments radioactifs restent longtemps dans l'environnement.

    Cependant, quelles en sont les conséquences sur l'homme?

  • A cause des nuages radioactifs, les retombées des particules ont couvert une très large zone (visible sur la carte). Cette zone correspond aux observations d'une augmentation de cancers. La radioactivité en est-elle la cause?

  • Conséquences humaines.

  • Depuis l'explosion de la centrale, on observe, dans les zones touchées par la vague, une augmentation du risque de cancer de la thyroïde liée aux retombées radioactives de l'accident. L'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) ainsi que l'Institut de Veille Sanitaire (INVS) ont réalisé une étude approfondie à partir de cette observation : les résultats sont "frappants"; Une augmentation de la fréquence des cancers de la thyroïde est constatée dans la population générale en France depuis plus de 20 ans. Les estimations nationales d’incidence réalisées par le réseau des registres du cancer font état d’un taux standardisé à la population européenne passant respectivement entre 1975 et 1995, de 0,6 à 3,1 pour 100 000 hommes et de 2,1 à 5,7 pour 100 000 femmes. Avant l’âge de 15 ans, les données des registres de cancer de l’enfant ne montrent pas d’augmentation.

  • Site officiel de l'INVS.
    Site officiel de l'IPSN.

  • Les dépôts radioactifs (ici du césium 137) ne sont pas répartis de manière uniforme, mais se regroupent en tâches de léopard. Cela est dû à plusieurs raisons : les précipitations, le relief ou encore les forêts. En effet, l'interception des aérosols par le feuillage, puis la chute des feuilles, a entraîné une contamination localisée de la litière des forêts. Quant aux précipitations, ce sont elles qui ramènent au sol les poussières radioactives donnant à la carte cet aspect.


  • En France, l’augmentation de l’incidence du cancer de la thyroïde dans la population générale est souvent perçue par le public et les médecins comme une des conséquences possibles de cet accident, bien qu’elle ait débuté bien avant 1986. En Europe, l'accident a lui aussi été responsable d’une épidémie de cancers thyroïdiens dans les pays les plus exposés (Biélorussie, Ukraine et Russie). L'exposition aux radiations a donc des conséquences sur l'organisme humain. Cependant, il faut distinguer deux types d'expositions radioactives :
    - les expositions brusques : courtes et intensives.
    - les expositions à faibles doses : qui durent plusieurs dizaines d'années.

    Bien qu’on ait enregistré une augmentation des cancers de la thyroïde en France, plusieurs arguments permettent de dire que cette augmentation ne peut pas être attribuée à l’accident de Tchernobyl. En effet, On observe depuis 1975 (bien avant l’accident de Tchernobyl) une augmentation régulière des cancers de la thyroïde en France. La même augmentation a été observée dans des zones non touchées par le nuage de Tchernobyl, comme aux Etats-Unis par exemple.
    Le cancer de la thyroïde affecte autant les adultes que les enfants, malgré que ces derniers soient plus sensibles aux rayonnements ionisants. On peut attribuer cette augmentation comme une des conséquences des progrès dans le domaine de la médecine. De meilleurs dépistages, l’amélioration des techniques de détection et des pratiques médicales, en particulier grâce à l'introduction de l'échographie pour l'exploration thyroïdienne sont les reflets de cette augmentation. C’est d’ailleurs l’explication donnée par le réseau FRANCIM (réseau constitué par l’ensemble de 15 registres de cancers en France sous l’égide du Ministère de la Santé _ FRANce Cancer Incidence et Mortalité) qui constate l’augmentation d’autres types de cancers comme celui de la prostate qui n’est pas un cancer provoqué par les rayonnements ionisants.

    Effets déterministes.
    Schéma des effets.

    Voici un tableau montrant les effets de la radioactivité sur l'organisme humain en fonction du niveau d'exposition. Source : Cours de médecine. Université René Descartes-Paris V

    Effets sur l'organisme humain.

    Conséquences sur l'environnement

  • Les nuages radioactifs étant guidés par le vent, la contamination du continent Européen en "tâches de léopard" était déterminée par ses reliefs et les précipitations qui ont suivie la catastrophe. Les 2 principaux éléments radioactifs "rejetés" par la centrale étaient : l'iode 131 et le césium 137. L'iode 131 a une période radioactive courte et a disparu de l'environnement quelques semaines après l'accident. Quant au césium 137, qui lui a une période de 30 ans, s'est accumulé dans les premiers centimètres du sol : Ce qui a favorisé son transfert dans la chaîne alimentaire, d'où un danger de contamination interne. Ce radioélément est aujourd'hui encore présent dans l'environnement et pour longtemps. C'est donc le 137Cs, responsable aujourd'hui de 80% de la dose reçue, qui est souvent mesuré (rayonnement gamma) pour déterminer l'exposition des populations.


  • L'IPSN a élaboré une carte départementale des retombées de 137Cs à partir des mesures dans le lait et les végétaux effectuées par l'O.P.R.I. (Renaud et al., 1997). La France a été divisée en trois régions.

    Pour le lait et la viande, les activités massiques moyennes en césium 137 étaient de l'ordre de la centaine de Bq/kg dans tout l'est de la France. Les valeurs maximales observées pour la viande pendant l'été 1986 étaient d'environ 1000Bq/kg. A l'entrée de l'hiver, elles étaient revenues de l'ordre d'une dizaine de Bq/kg pour la viande et le lait.
    Dans les pays de l'Union européenne, la teneur en 137Cs de l'eau de boisson, qui a fait l'objet d'échantillonnages réguliers, a accusé des niveaux égaux ou inférieurs à 0,1 Bq/l de 1987 à 1990 (EC94), lesquels ne suscitent pas de préoccupation dans le domaine de la santé. La concentration d'activité dans l'eau a sensiblement diminué pendant les années qui ont suivi l'accident, en grande partie du fait de la fixation du césium radioactif dans les sédiments.


    De nombreuses contre-mesures visant à lutter contre la contamination des produits agricoles (14 000 vaches exposées abattues, fin des travaux aux champs contaminés, introduction de fourrage non contaminé au pâturage des animaux et au picotage des volailles, ...) ont été appliquées avec plus ou moins de succès. Néanmoins, à l'intérieur de l'ex-URSS, l'utilisation de grandes superficies de terres agricoles est toujours interdite et le sera encore vraisemblablement pendant longtemps. Dans une zone beaucoup plus étendue, bien que des activités agricoles et d'élevage continuent à être exercées, les denrées alimentaires produites sont soumises à des contrôles rigoureux et des restrictions sont imposées à leur commercialisation et à leur usage.

    L'accident de Tchernobyl, pourtant limité et survenu à grande distance, représente tout ce que l'on peut craindre d'une énergie difficile à maîtriser, dangereuse et d'une puissance considérable avec des effets dévastateurs en cas de perte de contrôle. Le nuage radioactif est à l'origine d'une contamination globale de l'Europe. Néanmoins, il n'y a aucune comparaison entre les niveaux de contamination atteints dans la région de Tchernobyl, où la population est prisonnière de son environnement.

    L'accident nucléaire de Tchernobyl continue à faire ressentir ses effets. Dans certaines régions de l'ancienne URSS, les poissons, les baies et les champignons devront être interdits encore 50 ans. En Angleterre, les mesures d'interdiction de l'abattage et de la vente des moutons devront, dans certaines fermes, être maintenues pendant encore environ 10 à 15 ans en raison d'un taux de concentration en césium 137 supérieur à la normale.
    Sur la majeure partie du territoire français, la contamination provenant des retombées de Tchernobyl a décru au point qu'il est désormais de plus en plus difficile de la mettre en évidence. La plupart du temps, seul le 137Cs est encore détectable, mais à des niveaux souvent inférieurs à ceux mesurés avant l'accident, qui résultaient pour l'essentiel des retombées des essais dans l'atmosphère d'armes atomiques. Toutefois, certaines zones et certains produits présentent des activités nettement supérieures à la moyenne française : ce sont des zones qui ont été très arrosées par la pluie dans la semaine qui a suivi l'accident et des produits forestiers comme les champignons et le gibier. Compte tenu de la décroissance lente de la contamination en Césium 137 de ces produits, la contamination de ceux-ci devraient perdurer plusieurs dizaines d'années. Les zones les plus contaminées (>50 000Bq/m2) sont de taille réduite et sont peu accessibles heureusement, donc peu fréquentées par les chasseurs ou les randonniers.

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